Médecine tibétaine Sowa Rigpa
Puisse Sowa Rigpa se répandre tel l’infinité des cieux pour le plus grand bien de tous les êtres sensibles.
Yuthok Yonten Gönpo (1126-1202)
La médecine tibétaine SOWA RIGPA est un système intégré complet qui comprend à la fois une médecine naturelle holistique et une voie spirituelle laïque.
Elle a été codifiée au XIIème siècle par Yuthok Yonten Gönpo.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme »
disait Rabelais dans Pantagruel. Et bien SOWA RIGPA peut être traduit à la fois par « Science de guérison » et « Nourriture de la conscience ». Ces deux traductions illustrent le double caractère médical et spirituel de cette discipline. Bref, Science AVEC conscience !
Communément appelée médecine traditionnelle tibétaine ou MTT, Sowa Rigpa est née il y a plusieurs millénaires dans les hauteurs de l’Himalaya, bien avant que le Tibet n’existe, et a essaimé dans les régions alentours: en Inde, au Népal, au Bhoutan, en Chine, en Mongolie, et même en Sibérie. A ce titre, il serait plus juste de la considérer comme la médecine traditionnelle de l’Himalaya.
Aujourd’hui, la médecine tibétaine Sowa Rigpa est pratiquée dans une quarantaine de pays sur tous les continents. Elle n’est cependant toujours pas reconnue officiellement en France.
A ce titre, elle ne peut en aucun cas se substituer à la médecine conventionnelle et vient en complément, comme soutien pour le corps et l’esprit.
Je ne suis pas médecin. Je ne considère absolument pas la médecine tibétaine comme une médecine alternative, mais bien une médecine complémentaire à la médecine conventionnelle. Nos champs d’action et nos angles de vue sont différents et complémentaires. Cette clarification est très importante.
Définition d’une Médecine traditionnelle (MT) selon l’Organisation Mondiale de la Santé :
La médecine traditionnelle est très ancienne. C’est la somme de toutes les connaissances, compétences et pratiques reposant sur les théories, croyances et expériences propres à différentes cultures, qu’elles soient explicables ou non, et qui sont utilisées dans la préservation de la santé, ainsi que dans la prévention, le diagnostic, l’amélioration ou le traitement de maladies physiques ou mentales.
Extrait de la Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle pour 2014-2023
L'art tibétain de l'analyse d'urine
Ce guide pratique présente les bases théoriques de la médecine tibétaine à la lumière de l’approche occidentale et livre les secrets d’une authentique et puissante méthode d’évaluation de la santé par la simple observation de l’urine.
Paru aux éditions BOD. Prix public 28€ en librairie. En vente au tarif préférentiel de 23€ chez l’auteur (moi ! )
L’art tibétain du diagnostic
Les quatre tantras de médecine tibétaine connus sous le nom de Gyud-Shi ont été illustrés au XVIIème siècle. Parmi ces illustrations se trouvent les célèbres arbres de la médecine tibétaine, véritables cartes mentales avant l’heure !
L’arbre du diagnostic porte 3 branches: L’observation, la palpation et l’interrogation.
- INTERROGATION: Comme tout bon thérapeute, le praticien Sowa Rigpa se renseigne sur la condition du patient, son histoire personnelle, son mode de vie, ses symptômes et leurs conditions d’apparition, d’aggravation, etc.
- PALPATION: A l’aide de ses index, majeur et annulaire, le praticien lit les pouls sur les 2 poignets du patient, vérifiant ainsi le niveau et la qualité énergétique des organes internes.
- OBSERVATION: Outre une observation générale, une des particularités de la médecine tibétaine est Chu Tag, l’observation de l’urine. En effet, si l’observation de l’urine est présente dans d’autres médecines traditionnelles (Ayurveda, médecine chinoise), elle n’y constitue pas un élément essentiel du diagnostic général. Ainsi, Yuthok Yonten Gönpo énonçait au XIIème siècle: « Si tu ne peux établir ton diagnostic avec le pouls, établis-le avec l’urine.«
A la demande du Dr Nida Chenagtsang, j’ai travaillé ardemment et publié sous mon nom tibétain Pawo Dorje « l’Art tibétain de l’analyse d’urine », ouvrage destiné à la fois aux étudiants en médecine tibétaine et accessible au grand public. (Voir encadré).
L'arbre du traitement
L’illustration ci-dessus représente la racine du traitement de la médecine tibétaine. De cette racine émergent 4 troncs ou arbres.
Qu’il s’agisse de prévention ou d’une approche curative dans un contexte pathologique, le thérapeute prodigue des conseils hygiéno-diététiques, propose des remèdes naturels et dispense ou suggère des soins adaptés :
- ALIMENTATION: Que manger et boire, en quelle quantité, quel mode de cuisson, quelles associations, à quel moment.
- COMPORTEMENT: Style de vie, horaires, rythme de sommeil, activités physiques, sociales, culturelles, artistiques, etc…
- PHARMACOPEE: pilules, beurres médicinaux, poudres, décoctions…
- THERAPIES EXTERNES: massages, compresses chaudes ou froides, moxibustion, ventouses, techniques vibratoires, balnéothérapie, sauna, etc.
Les bains médicinaux tibétains sont désormais classés par l'UNESCO au patrimoine immatériel de l'humanité.
Pour en savoir plus sur la médecine tibétaine…
Interview du Dr Tenzin Thaye, médecin du Dalaï-Lama, que j’ai eu le bonheur de rencontrer, et avec qui j’ai eu l’honneur d’échanger sur nos pratiques lors du congrès international de médecine tibétaine à Tallinn en Estonie, en 2016.